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Programmes de recherche

AProTER

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Agriculture et proximité, gouvernance alimentaire et territoires.

Projet financé par la Région Hauts-de-France 2017-2020

Le programme de recherche AProTer s’intéresse à la question de la relocalisation de la production alimentaire à proximité des bassins de consommation, et à ses différents enjeux agricoles, fonciers, territoriaux et de gouvernance. Il contribue plus largement aux recherches portant sur les liens entre les dynamiques agricoles et les systèmes alimentaires des territoires métropolitains et propose donc d’interroger les systèmes de production et circuits de distribution dans leur diversité.

Derrière ces entrées larges, plusieurs objectifs de recherche :

a. Caractériser les trajectoires et intentions agricoles, tant à l’échelle des unités de production que des bassins de production et/ou de consommation (hybridations, opportunités et stratégies)

b. Analyser la compatibilité entre des objectifs de renaturation, de trame verte, et les objectifs de relocalisation de la production alimentaire à proximité des centres métropolitains.

c. Évaluer la viabilité des logiques de gouvernance et l’efficience des projets collectifs s’articulant autour de l’alimentation des territoires (question notamment de l’inclusion de l’ensemble des acteurs qui font ou sont susceptibles de faire territoire).

Mots-clé: Agricultures, territoire, circuit-court, trajectoire, dynamique, commercialisation, OTeX.

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Le séminaire de recherche, interdisciplinaire (géographie, sciences économiques, agronomie, sociologie), associant l’ensemble des partenaires scientifiques et opérationnels vise à placer les questions suivantes au centre du propos : qu’est-ce qui fonde la durabilité des systèmes alimentaires et sur quels critères celle-ci peut-elle être appréhendée ? Comment caractériser les liens nouveaux qui s’établissent entre trajectoires agricoles, production, alimentation et environnement ?

Pour en discuter, le séminaire sera organisé en trois journées thématiques courant sur l’année 2020. Les séances se dérouleront à l’Université Polytechnique Hauts-de-France (Valenciennes, campus des Tertiales - Amphi IUT). Chacune des séances sera organisée en deux demi-journées (10h-13h | 14h30-17h30) qui feront intervenir tour à tour chercheurs et acteurs (élus, chargés de mission, agriculteurs, représentants de la grande distribution et de l’industrie…). Chaque demi-journée sera clôturée par une table ronde à laquelle les membres de l’assistance contribueront. L’objectif est d’ouvrir ces séances à un large public, à l’ensemble des acteurs des systèmes agri-alimentaires et des territoires.

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Incitation à une Mobilité Propre, Impact de l’iMage sur la Perception et Usages aLternatifs au sein des Collectivités publiques et des Entreprises.

Projet financé par la Région Hauts-de-France (dispositif STIMuLE) et l'Université Polytechnique Hauts-de-France 2019-2021

L’encombrement des infrastructures routières, combiné à une prise de conscience de la nécessité de réduire les émissions de polluants du secteur des transports, conduisent de nombreux territoires à s’interroger sur leur nécessaire transition vers une mobilité plus durable. L’accroissement des flux de déplacement au cours des cinquante dernières années a engendré une augmentation indéniable des émissions de CO2, en raison de l’utilisation presque exclusive de transports intensifs en carbone. Si l’on ajoute à cela que le secteur des transports représente plus d’un tiers des émissions de CO2 en France (OCDE) et qu’il demeure le secteur le plus en retard sur les objectifs fixés dans le cadre de la transition énergétique, il ne fait aucun doute que des efforts significatifs s'imposent pour tenter d’infléchir —sinon inverser— la tendance.

Mots-clé: Mobilité, déplacements pendulaires, externalités, nudge, économie comportementale.

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Si les mesures dédiées et les fonds investis dans la démarche ne manquent pas, certaines actions peinent à porter leurs fruits du fait d'une inertie avérée dans les comportements et les habitudes de mobilité quotidienne. Ce projet de recherche s’inscrit dans une logique d’application de l’économie comportementale et de la théorie des nudges (‘coup de pouce’) — politique publique visant à ré-orienter les comportements individuels sans passer par une incitation financière et/ou l’édiction d’une norme— à la thématique de la mobilité durable. Il propose de conduire une expérimentation de terrain inédite –‘field experiment’– auprès d’entreprises et d’organismes publics des Hauts-de-France, destinée à mesurer l’effet de cinq programmes sur le choix d'un mode de transport alternatif à la voiture individuelle.

and Konishi, 2007).

Le premier nudge testé renverra à la comparaison sociale; dans la même veine que l’étude des psychologues Schultz et al (2007), il consistera à fournir aux salariés une information sur les habitudes de déplacements globales au sein de leur entreprise au regard de celles d’entreprises voisines. Le deuxième jouera un rôle moralisateur à l’égard des salariés au travers de l’empreinte carbone de leurs déplacements. Cette information chiffrée sera complétée par une autre portant sur l’impact plus global de leur action (problèmes environnementaux). Le troisième programme ‘Santé’ tournera autour de la question sanitaire. Nous mesurerons l’impact sur la santé des modes actifs (marche, vélo, trottinette) comparativement à l’utilisation de la voiture individuelle et utiliserons divers indicateurs (le nombre de pas, le nombre de kcal, ou encore la part des activités sportives hebdomadaires recommandées par l’OMS). Le quatrième programme ‘valeur du temps’ communiquera autour du temps évité dans les embouteillages, et donc du temps de loisirs économisé permettant de faire autre chose. Enfin, nous comparerons l’ensemble de ces outils à une politique plus classique d’incitation financière de type récompense, consistant à récompenser les individus ne prenant pas la voiture individuelle (Zhu et al. (2015)).

Séance 1 : Approches critiques de la durabilité « La durabilité : horizon impossible à atteindre ? »

(Ré-)écouter l'intégralité de la séance

Y. Veyret

L’intervention d’Yvette Veyret a permis un retour sur la construction de la notion de développement durable : de l’émergence de l’écodéveloppement (Sachs) à l’affirmation du développement durable (rapport Bruntland, 1987). Elle a notamment souligné la domination du volet environnemental du développement durable par rapport au volet économique mais surtout au volet social qui n’apparait que très tardivement (2005) avec des travaux sur les notions de justice spatiale et sociale, d’équité et de justice environnementale notamment (Blanchon et al, 2009).
Chacun des volets – environnemental, social, économique –interrogé via la notion de durabilité (soutenabilité et durée), nécessite la création d’un cadre normatif adapté. La science de la durabilité conduit les scientifiques à positionner leurs recherches vers plus de transdisciplinarité. Aujourd’hui, l’idée de résilience tend à se substituer à celle de durabilité et souligne le passage d’une responsabilité collective à la capacité individuelle à faire face aux crises (environnementales, économiques, sociales).

C. Soulard

Le travail de Christophe Soulard est guidé par l’observation des dispositifs de changements et s’inscrit dans une géographie de l’espace vécu : articulation entre les pratiques (matérielles et sociales) des acteurs et les espaces, les milieux et les territoires et en interaction avec les politiques publiques (question de gouvernance).
L’intervention est articulée par trois entrées thématiques autour des questions agricoles et de la notion de durabilité : comment les acteurs s’emparent-ils de la notion de durabilité dans le projet ? Christophe Soulard nous a fait part de l’évolution de ses thématiques de recherche et de ses réflexions, mais également de l’inscription de celles-ci dans une géographie en évolution. D’un développement durable envisagé par la multifonctionnalité de l’agriculture (durabilité agricole ou durabilité territoriale), puis par ses relations à la ville (interactions fonctionnelles) et enfin par la notion de justice alimentaire (le développement durable est-il juste ?).

A. Goxe

Le CERDD, en tant que groupement d’intérêt public, contribue à l’intégration des piliers du développement durable dans les politiques publiques des collectivités territoriales. Depuis une vingtaine d’années la question de la durabilité et de ses approches critiques se pose à la structure ; notion qui a été récemment enrichie par une entrée « alimentation ».
Antoine Goxe a retracé l’émergence et la concrétisation du programme sur l’alimentation du CERDD qui est apparu comme un moyen de faire échanger l’ensemble des acteurs du territoire – dans leur diversité – sur la durabilité de leurs pratiques et sur des problématiques plus conflictuelles (foncier agricole, biodiversité etc.). La dynamique de construction du dialogue s’est poursuivie par la création du REseau Alimentation Durable (READY) qui favorise les coopérations entre acteurs.

P. Roger

Dans le cadre d’une « politique engagée » de la CUD, Pierre Roger nous présente les axes de travail, les difficultés et les leviers pour le territoire qui a pris le parti de dépasser la notion de durabilité, de développement durable pour adopter celle de transition écologique.Le territoire dunkerquois, fortement marqué par l’industrie et les activités portuaires, présente pourtant des caractéristiques agricoles intéressantes pour la mise en pratique des ambitions politiques : 46% du territoire de l’EPCI est agricole, la CUD est propriétaire de 554 ha de terres agricoles. Le faible investissement des producteurs locaux vers l’agriculture biologique - qui ne serait selon eux pas adapter à leur situation - peut apparaitre comme un frein pour la CUD qui « ne fera pas sans les agriculteurs ». Le local est en revanche plus investi par les producteurs mais pose question en termes de cloisonnement des territoires. La limite entre une politique publique volontariste et un interventionnisme politique dans les pratiques des agriculteurs est souvent questionnée à la CUD.